naissance du festival du marronnage

Publié le par bruno hoareau

manja1.jpgDans le cadre de la première du « Festival du marronnage » l’ASOI (association Arts Spectacles Océan Indien) a obtenu le label UNESCO et la caution scientifique de Monsieur Sudel FUMA pour le volet artistique sur l’histoire des esclaves oubliés de Tromelin.
  
Ce festival se déroulera le 15 et 16 septembre 2007 dans le village d' Hell-bourg, cirque de Salazie 

 
 
      Constats :
 
 L’esclavage et le marronnage dans l’Océan Indien
 
L’histoire officielle a fait l’impasse sur la révolte des marrons qui n’ont pas accepté la servitude et sont morts dans les bois, prix à payer pour leur liberté.
Le 20 décembre 1848, l’abolition de l’esclavage est finalement proclamée par Sarda Garriga.
 
Quelques un des esclaves les plus légendaires de l’île :
 Maham :
 Chef de 100 noirs marrons ayant vécu dans les hauts de Salazie à la Roche – Vidot. Maham  a été inhumé selon les coutumes africaines dans cette grotte qui serait devenue un lieu de sépulture pour les marrons.
L’esclave marron Anchaing :
Un poème d’Auguste Lacaussade relate sa légende,
Un sommet du cirque de Salazie, le piton d’Anchaing qui culmine à 1351 m d’altitude, tire son nom de cet esclave.
Maham et Anchaing se sont réfugiés dans notre cirque de Salazie.
Affabulation ou pas, la tradition orale a souvent cité ces lieux : dans les montagnes de l’île, repères ou grottes, refuge d’esclaves dans des sites souvent difficile d’accès, au climat glacial.
Les informations laissées par les autorités coloniales en ce qui concerne l’état civil des esclaves sont incomplètes et souvent très maigres. La disparition des objets de tortures, des prisons ou toutes autres sources d’informations rend la tâche des historiens difficile
 
L’histoire des esclaves oubliés de Tromelin
 
L’Utile est une flûte de la marine Royale vendue à la Compagnie française des Indes Orientales pour effectuer le commerce dans les Mascareignes. Parti de Bayonne le 17 novembre 1760, le navire fait naufrage le 31 juillet 1761 sur l’île de Sable (Tromelin) alors qu’il transporte les esclaves provenant de Madagascar destinés à l’île Maurice.
L’équipage laisse alors les 60 esclaves sur l’île, regagne Madagascar dans une embarcation de fortune, promettant de venir les rechercher. Cette promesse ne fut jamais tenue et ce n’est que quinze ans plus tard, le 29 novembre 1776, que le chevalier de Tromelin, commandant la corvette La Dauphine, récupérera huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.

L’épave de l’Utile a été localisée par une équipe de météorologues qui effectuent des séjours à la station météorologique se trouvant sur l’île
 Devoir de mémoire
 
C’est une nécessité absolue, aussi souvent que cela est possible, d’éclairer les hommes et les femmes de cette planète, citoyen lambda ou homme de pouvoir, sur ces pratiques.
 
Connaître ce passé permet de mieux comprendre les formes actuelles d’esclavage et de dénoncer leur caractère déshumanisant allant à l’encontre des droits de l’homme. D’ailleurs, la conférence des Nations Unies contre le racisme réunie à Durban en 2001 a reconnu «  l’esclavage et la traite négrière » des XVIe-XIXe siècles comme «  crime contre l’humanité ».
 
Les initiatives objectives de sensibilisation de communication sont nécessaires pour informer et mobiliser les esprits afin d’éradiquer par tous les moyens dont nous disposons ces pratiques d’asservissement dans le monde.
Les journées commémoratives (20 Décembre, 10 Mai…), les débats, films et expositions permettent de doper ses initiatives.
 
 
 
 
 
Pour une esthétique du marronnage
 
L’ASOI prend le parti pour remplir son devoir de mémoire de privilégier une esthétique du marronnage. Elle choisit de raconter ces histoires pour leur beauté, car en réussissant à faire société dans un milieu éminemment hostile, ces esclaves écrivent un récit en lien fort avec l’origine de l’humanité, celle des sociétés insulaires.
 
 Dans des conditions de vie très précaires,  un milieu naturel vierge et difficile où ils subissent l’angoisse générée par une traque permanente, ces hommes et ces femmes fabriquent des outils, apprivoisent le milieu, fondent des familles, créent des lignées, et se sédentarisent.

Publié dans arts plastiques

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